La Haute Autorité de Santé rend un avis favorable au dépistage du Covid par prélèvement nasal, une méthode plus rapide et moins invasive que le prélèvement naso-pharyngé.

Ce prélèvement pourrait s’effectuer par le patient lui-même, dans le cadre d’une offre de dépistage complémentaire, dans la démarche « d’aller vers », afin notamment de toucher les populations éloignées du système de soins.

La HAS recommande l’utilisation et la prise en charge des tests (TDR et TROD) par prélèvement nasal et recommande l’utilisation des autotests dans la sphère privée ou familiale.

Les autotests sont en réalité des tests antigéniques La seule différence sera le mode de prélèvement.

La Haute Autorité de Santé a présenté un avis en faveur de nouveaux tests (TDR, TROD et autotest) à prélèvement nasal, à différencier du prélèvement naso-pharyngé actuellement utilisé par la population. Prenant acte que le « recours exclusif au prélèvement nasopharyngé, invasif et mal toléré, limite l’utilisation des tests antigéniques », la HAS cherche à élargir le recours au prélèvement nasal. Il s’agit d’un « outil de plus pour gérer en responsabilité cette épidémie », a déclaré en présentation Dominique Le Guludec, présidente du collège de la Haute autorité de santé (HAS).

Plus facile d’utilisation, ce test présente plusieurs avantages pour l’usager. Il est « moins invasif, l’écouvillon est plus petit, il n’y a pas besoin d’aller au fond du nez », a expliqué Dominique Le Guludec. « Ce n’est pas non plus un prélèvement au bord du nez, il faut l’enfoncer de 3 à 4 cm dans la narine. » L’avantage, c’est qu’il serait moins invasif et donc mieux toléré que le naso-pharyngé », explique-t-elle.

Les tests antigéniques sur prélèvement nasal s’adressent aujourd’hui aux personnes de plus de 15 ans. « Toutefois, sur la base des expériences étrangères et des données issues des premières campagnes de dépistage itératif chez les plus de 15 ans, la HAS réévaluera prochainement l’opportunité d’élargir l’utilisation des autotests antigéniques par prélèvement nasal aux 10-15 ans », fait savoir la HAS.

Deux catégories de personnes pourraient effectuer le prélèvement nasal. D’abord, le « professionnel de santé ou du personnel ayant reçu une formation adaptée et relevant de structures de prévention et associatives, qui contribuent au dépistage de maladies infectieuses transmissibles (TROD ou TDR si biologiste médical) », indique le collège de la HAS. Mais la particularité du prélèvement nasal est qu’il pourrait aussi s’effectuer en « auto-prélèvement », par « une réalisation/interprétation du test par le patient/usager », considère la HAS. Connu au bout d’une demi-heure, le résultat du test doit, s’il est positif, être suivi d’un test PCR, pour dépister un éventuel variant et permettre le traçage.

La HAS recommande l’utilisation et la prise en charge par la collectivité des TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasal, selon les mêmes modalités que ces mêmes types de test effectué par prélèvement naso-pharyngé, et pour les cas suivants : chez les personnes symptomatiques de plus de 15 ans, chez les cas contact mais aussi chez les personnes asymptomatiques « dans le cadre d’un dépistage itératif ciblé à large échelle (soit en première intention, soit en alternative aux tests antigéniques sur prélèvement nasopharyngé) ».

autotests : quelle prise en charge ?

Les autotests antigéniques sur prélèvement nasal peuvent être utilisés « dans le cadre d’une utilisation restreinte à la sphère privée (par exemple, avant une rencontre avec des proches…) », indique la HAS. Concernant leur prise en charge par la collectivité, la HAS se dit favorable « en cas d’utilisation des autotests dans le cadre d’actions de dépistages médicaux (par exemple, par mise à disposition d’autotests). »

Il « devra idéalement être réalisé le jour même ou à défaut la veille de la rencontre ». Il pourra aussi être utilisé lors d’un « dépistage itératif ciblé à large échelle en alternative aux TDR/TROD antigéniques sur prélèvement nasopharyngé ou nasal ». La HAS précise que le « choix entre TDR/TROD et autotest dépend du mode d’organisation du dépistage et de la volonté et de l’aptitude à réaliser elles-mêmes le test des personnes à dépister. »

80 à 95 % de sensibilité

Selon la HAS, les « premières données rapportent des sensibilités cliniques de l’ordre de 80 à 95 % chez les patients symptomatiques » et de l’ordre de 50 à 60 % chez les personnes asymptomatiques » concernant les tests de diagnostic rapide (TDR) et les tests rapides d’orientations diagnostiques (TROD). Des données qui dépassent le seuil minimal des 80 % de sensibilité pour que le test antigénique soit autorisé, et que la HAS considère « extrapolables » aux autotests.

« Par ailleurs, la HAS complétera cet avis avec les indications des tests antigéniques sur prélèvement salivaire, plus adaptés aux publics jeunes, quand ces tests et leurs données seront disponibles », précise la Haute Autorité de Santé.